Growth weakened by the trade war
Growth is expected to slow further in 2025, but less than in 2024. While the direct impact of the trade war on Eswatini’s growth remains limited — the US accounted for only 1.1% of its exports in 2024 and the tariffs imposed were just 10% — the indirect effects could be more severe. Eswatini’s economic dependence on South Africa, which is facing tariffs of 30%, exposes it to softer external demand, particularly in export-oriented sectors such as processed foods, binders for mold-making, clothing, and wood (sawn and pulp). The climate of uncertainty resulting from the trade war could also slow investment. In addition, the spread of foot-and-mouth disease that has affected livestock since May 2025 is likely to impact agricultural GDP. In this regard, the European Union and the United Kingdom have suspended imports of livestock and animal products from Eswatini, thereby affecting its export revenues. Household incomes may also be impacted, as 14% of the population was employed in the agricultural sector in 2023. However, agriculture’s economic contribution is relatively low (7.5% of GDP in 2023) and the government is already attempting to contain the disease through quarantine and vaccination measures.
En revanche, certains facteurs devraient soutenir la croissance, notamment les investissements publics comme le projet d’irrigation des petits exploitants du Bas Usuthu, financé par la Banque Africaine de Développement et la Banque Européenne d’Investissement, qui devrait améliorer l’accès à l’eau pour l’agriculture et stimuler l’activité de construction. Le secteur minier contribuera également positivement, porté par une hausse de la production de charbon. Ces facteurs, combinés à un enraiement progressif de la fièvre aphteuse, devrait conduire à un frémissement de la croissance en 2026.
Calée sur le cycle monétaire de la banque centrale d’Afrique du Sud (SARB), la Banque centrale d’eSwatini (BCE) a décidé de baisser son taux directeur de 25 points de base en mai 2025 (à 6,75%), maintenant un léger différentiel négatif avec les taux sud-africains (50 points de base). Afin de limiter les sorties de capitaux et protéger les réserves de change, la BCE ne devrait pas engager de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de 2025. Une baisse pourrait tout de même advenir en 2026 avec celle prévue de l’inflation, stimulant alors l’investissement et la consommation privée. L’inflation restera dans la fourchette cible de la banque centrale de 3-6% en 2025 et 2026. A court terme, la hausse du prix de la viande liée à la fièvre aphteuse devrait être atténuée par la baisse des prix des autres produits alimentaires, grâce à la reprise de la production agricole après le passage d’El Niño en 2024. La baisse du prix du pétrole (30% des importations en 2024) va également favoriser une baisse des prix. Cependant, une dépréciation du rand sud-africain par rapport au dollar américain en 2025 et 2026 alimentera l’inflation importée.
Declining SACU transfers and aid weigh on Eswatini’s public finances
Eswatini’s fiscal deficit, which is structural, is expected to widen slightly in the 2025 fiscal year. Revenues from the Southern African Customs Union (SACU), which accounted for 46% of total revenue, are projected to decline due to the anticipated slowdown in South African trade — the source of 98% of SACU receipts. The SACU revenue stabilisation fund will help cushion the drop. At the same time, reduced flows of official development assistance, particularly following the dismantling of the US agency USAID, will increase pressure on public spending. Moreover, the government is facing a continued struggle to reduce its recurrent expenditure. The goals of reducing the public wage bill and better targeting subsidies are unlikely to be met given public discontent. The wage bill (40% of recurrent budget expenditures in 2024–2025) is expected to rise following the resumption of hiring after the lifting of the recruitment freeze in January 2024. Spending in fiscal years 2025 and 2026 will also be driven by road network modernisation (estimated at a cumulative USD 69 million), as well as energy, rural development, and water management projects. However, the fiscal deficit is expected to narrow slightly in fiscal year 2026 thanks to improved tax collection, particularly as a result of digitisation progress. While external debt accounts for just under 50% of total public debt, the country plans to finance its deficit mainly through the issuance of domestic bonds. The debt ratio is expected to remain largely unchanged.
Pour ce qui concerne les comptes extérieurs, la balance courante, structurellement positive grâce à aux échanges commerciaux et aux revenus secondaires (UDAA, transferts d’expatriés, aide internationale), devrait voir son surplus diminuer en 2025 en raison de la baisse des exportations de bétail et des produits animaux avec la fièvre aphteuse. L’excédent devrait augmenter en 2026 avec la reprise de ces exportations, malgré les 10% de droit de douane imposés par les Etats-Unis. Les réserves de devises couvriront un peu plus de 2 mois d’importation.
Une monarchie absolue en péril et des réformes démocratiques en suspens
La situation politique en eSwatini, unique monarchie absolue d’Afrique, restera instable en 2025 et 2026. Malgré son impopularité croissante, le roi Mswati III souverain depuis 37 ans et qui vit dans l’opulence, devrait se maintenir au pouvoir. De fait, le système politique demeure verrouillé : les partis sont bannis, les manifestations systématiquement réprimées, et le souverain détient l’ensemble des leviers sécuritaires et institutionnels, notamment le droit de dissoudre l’Assemblée et de nommer ou révoquer les ministres. De plus, la plupart des 59 députés, élus lors des dernières élections législatives de septembre 2023, sont royalistes. Toutefois, les mauvaises conditions socio-économiques (fort taux de chômage, service public lacunaire, pauvreté généralisée), la corruption excessive et l’absence de libertés civiles et politiques alimentent la frustration de la population. Une intensification des troubles sociaux est à prévoir, voire l’émergence de tentatives de coup d’Etat.